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Plateformes de location saisonnière : un marché en pleine croissance qui propose de nouveaux débouchés

Aujourd’hui, séjourner à l’hôtel quand on voyage paraît dépassé. Pour mieux se retrouver en amoureux, en famille ou entre amis, nombreux sont les vacanciers qui optent pour des plateformes de locations saisonnières spécialisées dans l’hébergement chez des particuliers. Les géants américains Airbnb et HomeAway se disputent le leadership et dominent ce marché à l’échelle mondiale. Pourtant, de nouvelles plateformes en ligne de locations de logements en tous genres (chambres, appartements, maisons, villas, etc.), tentent d’intégrer ce marché d’économie collaborative qui attire plusieurs millions de touristes.

Fondé en 2005, HomeAway Inc. est devenu en quelques années le “leader mondial de la location de vacances en ligne et référence près de 1 million d’annonces de locations de vacances dans 190 pays”. En 2015, “le portefeuille de HomeAway comprend des sites web leaders de la location de vacances” d’une dizaine de pays, obtenus dans les dix années qui ont suivi sa fondation. Par exemple, ces grosses acquisitions ont ainsi permis à HomeAway de racheter les sites français Abritel.fr et Homelidays.com. En novembre 2015, le site de voyage en ligne Expedia a racheté HomeAway pour 3,9 milliards de dollars.

En 2008, AirBnb faisait son apparition sur le marché de l’économie collaborative. Sur son site internet, Airbnb se décrit comme une “plate-forme communautaire de confiance qui permet de proposer des logements uniques à travers le monde et “offre des expériences de voyage exceptionnelles, à tous les prix, dans plus de 65 000 villes et 191 pays”. Plus de 150 millions de voyageurs auraient bénéficié de ce service qui aurait déjà comptabilisé plus de trois millions de locations de logements entre particuliers. Depuis le deuxième semestre 2016, soit plus de huit ans après son lancement, Airbnb devient pour la première fois de son histoire rentable.

 

 

Il existe aujourd’hui diverses plateformes de réservation d’hébergements proposant un service proche ou similaire que celui proposé par ces deux leaders. Par exemple, depuis 2013, la start-up dublinoise HomeStay “permet aux invités de réserver une chambre au domicile d’un habitant pour une nuit, une semaine ou un mois, moyennant paiement. Un hôte est présent dans tous les hébergements pendant toute la durée du séjour pour enrichir l’expérience de l’invité grâce à son hospitalité et sa connaissance de la culture locale”. Elle s’attache ainsi à “offrir des expériences touristiques authentiques en séjournant au domicile de familles locales qui partagent des centres d’intérêts communs avec leurs invités”.

Présenté comme “l’un des plus grands sites de location de vacances au monde” et surtout comme le concurrent européen d’Airbnb, la plateforme lausannoise HouseTrip, mise en ligne en 2010, propose également des logements de vacances dans le monde entier ainsi qu’un référencement gratuit du logement de l’hébergeur sur son site et sur TripAdvisor, géant américain en terme d’avis et conseils touristiques.

Pourtant, loin de vouloir laisser la place de leadership à ses concurrents, aussi enracinés soient-ils, Airbnb n’hésite pas à innover pour peaufiner son concept. En novembre 2016, la plateforme américaine avait annoncé le lancement d’une nouvelle application, nommée Airbnb Trips. Véritable guide touristique, elle regorge désormais de “bonnes adresses” et “de centaines d’expériences conçues et encadrées par des experts de la scène locale”, avec des activités diverses : sports, arts, ateliers, etc. [NDLR : plus d’informations sur www.airbnb.fr/new].

Ces plateformes d’hébergement entre particuliers ont à leur tour engendré de nouveaux débouchés. De nouvelles activités ont émergé, avec pour concept celui de faciliter la réservation d’un logement via ces plateformes. Ainsi, Bnbsitter offre par exemple un service de conciergerie proposant de gérer les locations en cas d’absence de l’hébergeur pour l’accueil et le départ des voyageurs, la remise des clés et le ménage. La plateforme Hostnfly va plus loin en proposant un service similaire en s’occupant de toute la logistique de la location mais surtout en garantissant un revenu par nuit pour l’hébergeur, en fonction de son adresse et des caractéristiques de son logement.

 

 

Cependant, l’activité florissante de ces plateformes suscite quelques remous et commence à agacer certaines municipalités. Le 24 novembre 2016, un article du Monde précisait que la mairie de Barcelone avait “ouvert deux nouveaux dossiers de sanctions à l’encontre des plateformes Airbnb et HomeAway (…), ouvrant une procédure qui débouchera sur une sanction de 600 000 euros respectivement”, après s’être rendu compte qu’elles avaient loué des appartements sans autorisation. La maire de la ville, Ada Colau, avait déclaré : “Il n’est pas admissible que des milliers d’appartements soient exploités sans licence et de manière illégale sans payer d’impôts et en causant un préjudice au voisinage.”

En l’occurrence, Barcelone n’est pas un cas isolé. Dans un article publié le 26 avril 2016, Le Monde rappelait ainsi qu’à partir du 1er mai 2016, “les habitants de Berlin ne pourront plus louer leur habitation entière pour des séjours de courte durée sur Airbnb, à moins d’obtenir une autorisation des autorités. Les propriétaires ne pourront désormais proposer à la location qu’une pièce de leur appartement ou de leur maison. Il s’agit de limiter autant que possible la pratique, qui nuit fortement au marché locatif, consistant à retirer son appartement du circuit classique pour le réserver aux touristes.”


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