Le 13 janvier 2017, Claude Allemand annonçait le lancement de Habitat-Futur.ch sur le blog de l’enseigne. À la disposition des particuliers et des professionnels, ce nouveau portail immobilier se démarque radicalement de la concurrence par son concept véritablement 100 % gratuit. Car si l’on dresse un panorama des principaux portails immobiliers disponibles en Suisse, on observe que chez les concurrents, même lorsque la gratuité est revendiquée en page d’accueil, les options de publication se révèlent vite payantes…

Dans l’interview publiée le 13 janvier 2017 sur le blog de Habitat-Futur.ch, chez les trois principaux concurrents évoqués par Claude Allemand, à savoir “Immoscout, Immostreet et Homegate”, les coûts de publication d’annonces immobilières peuvent rapidement être conséquents. À titre de comparaison, le leader français des petites annonces, Leboncoin, propose de publier une annonce immobilière avec 10 images pour 8 euros, soit environ 8,5 CHF, tandis que les principales plateformes suisses – payantes, contrairement à Habitat-Futur.ch – proposent des montants entre 169 CHF (environ 159 €) et 219 CHF (environ 206 €) pour la publication d’une annonce sur une durée de 30 jours.

ImmoScout s’est installé en 1998 sur le marché d’annonces immobilières en ligne. En janvier 2017, ce sont “plus de 81 000 annonces immobilières” qui auraient été relayées via sa plateforme, engendrant “8,5 millions de visites” ce même mois. Sur son site, la plateforme revendique d’ailleurs être “la place de marché en ligne pour les logements et l’immobilier commercial la plus visitée de Suisse” et affirme qu’“ImmoScout24 est la meilleure adresse”, tout en ajoutant que “grâce à ImmoScout24, la clé du bien immobilier de vos rêves est à portée de main”. À portée de main peut-être, mais à quel prix ?

Car en effet, sur ImmoScout, le prix de la publication se définit selon plusieurs critères : géographique, c’est-à-dire par cantons et/ou région de cantons [NDLR : infos ici] ; en fonction du type de bien, qu’il soit à louer ou à vendre ; et selon le nombre de jours de publication, à savoir 14 jours, 30 jours, 60 jours ou 90 jours. Pour une période de 30 jours, la publication d’une annonce immobilière coûte, par exemple dans le canton de Zoug, 209 CHF si le bien est à louer ou 219 CHF s’il est à vendre ; contre 199 CHF dans le canton du Jura, que le bien soit à louer ou à vendre. Enfin, ImmoScout rappelle également qu’“en cas de vente ou location d’un objet avant la fin de sa durée de publication, les frais d’insertion déjà versés pour les jours de publication non utilisés ne sont pas remboursés”.

 

 

En 2001, c’est au tour d’Homegate de faire son apparition sur le marché des portails immobiliers suisses qui proposent la mise en ligne payante d’annonces immobilières. Selon son site : “Homegate.com est le portail immobilier numérique leader en Suisse. Avec plus de 10,6 millions de visites, plus de 216 millions de pages consultées par mois et plus de 85 000 offres immobilières actuellement, la société Homegate SA fait partie des principales entreprises numériques suisses.” Pour ce qui est de la facturation relative à la publication de l’annonce, l’explication n’est pas simple, pour ne pas dire opaque.

Pour une “annonce individuelle via la saisie en ligne”, il faudra débourser 125 CHF de taxe de base, et rajouter 2,5 CHF, 3 CHF ou 3,5 CHF de forfait journalier selon les cantons suisses. Pour une “annonce via formulation d’insertion”, il faudra ajouter 60 CHF de forfait de publication à la note. Peuvent également s’y ajouter des prestations supplémentaires optionnelles, dont un service d’“archivage” ou de “transferts [de l’annonce] vers des plateformes de partenaires”, pour ne citer que ces deux exemples. Ainsi, même si “toutes les annonces sur homegate.ch sont publiées pour une durée illimitée jusqu’à leur suppression par l’annonceur”, “un forfait minimum de 15 jours est toutefois facturé en cas de durée plus courte” et treize photos maximum peuvent être postées par annonce.

 

 

Fondé en 2000, Immostreet.ch est “l’un des portails immobiliers leaders en Suisse” qui “a été entièrement repris par Homegate SA en avril 2016”. Pour une annonce avec “13 images, 1 document, 1 vidéo et 1 lien internet”, la publication coûte 199 CHF pour 30 jours [NDLR : à l’heure où cet article est écrit, le site propose une offre remisée à 169 CHF], 269 CHF pour 60 jours ou encore 339 CHF pour 90 jours. Pour les professionnels, ImmoStreet propose un service pour “attirer l’attention grâce à un affichage en tête de liste, des images 30 % plus grandes, une galerie de photos interactive”, mais difficile de savoir si les frais de publication diffèrent si l’annonceur est un particulier ou un professionnel.

 

 

Outre le casse-tête que représentent les offres et tarifs proposés par ces portails immobiliers, pourquoi payer lorsqu’on a la possibilité de ne pas débourser un centime pour un même service ? En l’occurrence, Habitat-Futur.ch est un portail immobilier qui n’inclut aucune contrainte financière. Entièrement gratuit, la mise en ligne d’annonces immobilières est simple, à durée illimitée et peut contenir autant de photos que nécessaire. Adapté aussi bien aux particuliers qu’aux professionnels, à la location qu’à la vente, il présente les mêmes fonctionnalités que ces portails payants (critères de recherche précis, système d’alertes, etc.), avec l’atout phare d’une publication véritablement 100 % gratuite.

Véritablement, car d’autres plateformes gratuites, ou plutôt partiellement gratuites, ont également envahi la toile numérique suisse. Par exemple Amanet.ch, qui est un site immobilier “spécialisé dans les petites annonces entre particuliers et professionnels”. Même si “l’inscription et l’utilisation du site sont gratuites”, le périmètre d’action d’Amanet.ch se concentre sur la Suisse Romande et n’est donc disponible qu’en langue française. De plus, le site propose des “annonces Premium”, qui consiste à placer “une image bien visible de votre offre sur la page d’accueil pour la durée de 30 jours” au prix de 12 CHF.

 

 

Le portail immobilier newhome.ch, partiellement gratuit lui aussi, reprend l’ensemble des offres publiées sur les plateformes de “18 banques cantonales” et propose des offres et des options payantes aussi bien aux particuliers qu’aux professionnels. Quant à Petitesanonnces.ch, site de petites annonces en tous genres couvrant la Suisse Romande, il propose de publier une annonce gratuitement pour 30 jours, avec dix images, mais il prévoit aussi des options payantes pour insérer des annonces “Prioritaires” ou “Premium”.

 

 

Enfin, dernier exemple de cette sélection : anibis.ch, “portail suisse de petites annonces gratuites en ligne”. “Gratuites” en apparence simplement, car sur la page judicieusement nommée “Prix”, on peut lire les informations suivantes : “Dans quelques sous-catégories de «Automobiles», «Immobilier» et «Emploi», le nombre d’annonces gratuites actives simultanément par utilisateur est limité. Vous pouvez publier des annonces supplémentaires à partir de CHF 4.90.” Et à l’instar des autres sites partiellement gratuits, les options de mise en avant des annonces (affichage en tête de liste, couleurs, etc.) restent payantes. Par souci du détail, le site précise également que “dans la catégorie «Érotique», les annonces sont facturées CHF 9.90”. Comme quoi, quand le gratuit affiché en page d’accueil se révèle payant à l’arrivée, c’est parfois louche…

 

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